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La Recherche pharmaceutique

David Warland, David Houbeau et Michaël Corman
Institut Don Bosco
Verviers, Belgique


Médicaments efficaces

La définition internationale du médicament a été élaborée par l'O.M.S. (Organisation Mondiale de la Santé). Elle considère comme médicament : « Toute substance ou mélange de substances qui est fabriqué, mis en vente, vendu ou présenté pour être utilisé dans le traitement, la prévention ou le diagnostic d'une maladie, d'un état physique anormal ou de symptômes de ceux-ci chez l'homme ou l'animal, la restauration, la correction ou la modification de fonctions organiques chez l'homme ou chez l'animal ».

Dans un paysage dominé par la concurrence et la course de vitesse permanente entre les entreprises, pour la grande majorité de taille multinationale, le hasard qui a contribué à la naissance de bien des médicaments n'a plus guère l'occasion de se manifester. Et bien que l'industrie pharmaceutique se gargarise de recherches « à la pointe du progrès » dans les domaines entièrement « nouveaux » pour le plus grand « bien » des malades, le fruit de ces recherches se situe d'abord et principalement dans des secteurs de grande rentabilité (les anti-hypertenseurs, les anti-rhumatismaux, les tranquillisants,...).

Par ailleurs, les médicaments déjà existants constituent souvent une base, qu'il s'agisse de s'en approcher mieux ou de s'en différencier quelque peu, pour noyer le marcher de produits
« nouveaux » qui n'apportent en réalité rien de bien neuf ni de bien utile. D'après la Food and Drug Administration (département de la règlementation aux États-Unis), 5% seulement des médicaments « nouveaux » introduits aux Etats-Unis font vraiment preuve d'un gain thérapeutique important.

Comment sont financées les recherches pharmaceutiques?

En Belgique, les recherches sont principalement financées par l’Etat, c'est-à-dire tout le monde, par l’intermédiaire des dettes publiques et la loterie nationale.

« L'expérimentation humaine est moralement nécessaire et nécessairement immorale »

Dr. Jean BERNARD

En 1983, il existait 154 entreprises pharmaceutiques en Belgique, dont 80 sociétés à activité commerciale faisant seulement appel à l'importation. Elles se partageaient un chiffre d'affaires qui atteignait 61 milliards, soit 3,5 fois plus qu'en 1972. Les caractéristiques de l'industrie pharmaceutique belge sont conditionnées par celles de l'industrie pharmaceutique mondiale : les tendances à l'internationalisation et à la concentration ne cessent de se renforcer.

Le marché mondial du médicament est dominé par les grandes multinationales. Pour les 25 plus grandes firmes pharmaceutiques existant en 1980, 13 ont leur maison-mère aux Etats-Unis, quatre en Allemagne, trois en Suisse, deux en France et en Grande-Bretagne et une au Japon. Hoffman- La Roche de la Suisse, par exemple, est une grosse multinationale avec un chiffre d'affaires de plus d'environ 13 milliards de dollars.

Plus de 50% des produits pharmaceutiques consommés dans notre pays sont d'origine étrangère. Seuls 25% environ sont d'origine purement belge, les autres ayant seulement été conditionnés en Belgique. Un autre aspect de cette concentration se remarque à la production. En Belgique, les quatre principales sociétés qui sont Roche, Merk, Jansen Pharmaceutica et Boerhinger réalisent 44% de la production domestique. Par contre, les 20 premières sociétés au point de vue mondiale réalisent elles 82% de la production.

Le développement d'un nouveau médicament

Il y a « recherche » et « recherche ». Le nombre de laboratoires privés pratiquant la recherche fondamentale est extrêmement limité. La recherche fondamentale reste essentiellement entre les mains de chercheurs universitaires. Ceci dit des liens se créent entre université et industrie et ces deux parties se divisent les tâches de recherche. Les laboratoires de l'industrie pharmaceutique refusent généralement de révéler la ventilation de leur comptabilité entre recherche fondamentale, recherche appliquée et développement.

La recherche et la mise au point des médicaments sont devenues des activités d'une grande complexité, hors de portée du pharmacien d'officine, et dont la réalisation ne peut se concevoir qu'à l'échelle industrielle. Entre le moment où le chimiste du laboratoire pharmaceutique dispose d'une substance présumée active - qu'il a obtenue soit par extraction d'une matière première naturelle (humaine, animale, végétale ou minérale), soit par synthèse - et le moment où cette substance, devenue « médicament » est mise sur le marché, cinq à dix ans peuvent s'écouler. Pendant cette période, le produit candidat au titre de « spécialité » subit toutes une série graduée d'épreuves qu'il n'arrivera pas le plus souvent à réussir jusqu'au bout.

Une fois la substance analysée, c'est-à-dire identifiée en tant que corps chimique dans sa structure et ses propriétés, et reconnue pharmaceutiquement active, il lui faudra schématiquement :

  • recevoir un habillage pharmaceutique, c'est-à-dire être associée à un excipient chimiquement neutre qui lui servira de support, de véhicule et qui en permettra l'administration dans les conditions à la fois les plus efficaces et les plus confortables. Cette forme pharmaceutique fait l'objet d'un contrôle très rigoureux.
  • être essayée sur l'animal, afin que soient évalués sa toxicité, éventuellement son action sur le développement du foetus, son activité pharmacologique et ses effets secondaires : c'est la phase des essais toxico-pharmacologiques.
  • être essayée sur l'être humain, afin que sa valeur thérapeutique et son innocuité soient appréciées ou confirmées : c'est le stade des essais cliniques.

Bibliographie
S.A. Pfizer, rue Léon Théodorstraat, 102, 1090 Bruxelles
Journal Le Soir CD ROM
Journal Le Soir du 2 novembre 1998
Journal La Dernière Heure du 1 novembre 1998
Magazine Notre Temps novembre 98, n°347
Dossier Santé mensuel octobre 98
Le Soir Illustré du 2 septembre 98
Magazine Bonne Soirée du 14 octobre 1998
Magazine Femme Actuelle du 11 octobre 1998
Périodiques de la bibliothèque de l'Institut Don Bosco à Verviers
Dupuy, J.-P. et Karsenty, S., L’invasion pharmaceutique, Éditions Du Seuil, Collection Points
Louis, Charles Les médicaments et l’industrie pharmaceutique
Vie Ouvrière
, Collection EVO
Le médicament : mythes et réalités, TestAchats
Guide critique des 400 médicaments les plus vendus en Belgique

Note: Cet article est repris du journal CyberNews, grâce à l'aimable concours de ses rédacteurs.



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