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Cinquième et sixième jours, 26 et 27 mai : Le Retour
La dernière partie du voyage était sans attrait majeur et ils firent un détour par San Cristobal pour y visiter une église à réputation soit-disant fameuse. Malheureusement, ils ne purent y avoir accès, l'homme possédant la clé étant absent. Ils rebroussèrent donc chemin et dînèrent dans un minuscule village poussièreux où les enfants auraient sans doute vendu leur âme pour une friandise. Nos gringos leur distribuèrent quelques bonbons, ce qui n'eut pour effet que d'attirer plus de bambins. Le dernier arrêt avant Uyuni fût le cimetière de trains, situé à moins de 5 kilomètres de la ville, un ramassis de vieilles locomotives rouillées laissées à l'abandon. Une dizaine de minutes leur suffit et ils furent bientôt de retour devant le bureau de l'agence de voyage. Nos deux québécois avaient décidé de partir pour Potosí le soir même et d'y passer la nuit. Ils devaient ainsi arriver à Sucre vers 10 heures le lendemain. Après être allés souper avec les Suisses et l'Israëlien, ils prirent donc l'autobus en direction de Potosí, en compagnie des deux Suisses qui s'y rendaient aussi. Le voyage qui leur avait prit 4 heures et demie à l'aller leur en fallut 7 au retour. Plus d'une fois ils crurent succomber à la folie, craignant que le chaffeur ne les eusse perdus dans un coin reculé des hauts plateaux boliviens. De plus, la lenteur mortuaire à laquelle ils avançaient leur faisait l'effet d'une torture sadique et langoureuse. Pour ajouter à l'atrocité de la situation, une musique au rythme toujours aussi démoniaque venait heurter leurs tympans, les obligeant à livrer un combat de tous les instants. Contre tout espoir, ils arrivèrent enfin sains et saufs à destinaton. Étant arrivés à Potosí vers 2 heures du matin et le premier autobus pour Sucre ne partant qu'à 6h30, ils durent attendre tout ce temps dans le véhicule. Ils étaient littéralement frigorifiés et ils auraient sans aucun doute trépassé si ce n'eut été de leurs sacs de couchage qui pourtant étaient loins d'être suffisants. Ils parvinrent aussi à se réchauffer un peu grâce à un petit kiosque vendant des boissons chaudes installé tout prêt de l'autobus. Le soleil était sur le point de se lever lorsqu'ils partirent finalement, à 6h30. Le voyage leur prît environ 3 heures et ils furent bientôt rentrés chez eux, morts de fatigue. Ils avaient survécu au Sud-Lipez.
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