Costa Rica
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Journal de bord

Par Fanny Gauthier
Aylmer, Québec


Costa Rica

21 janvier au 28 janvier

Mes objectifs pendant le séjour:
Apprendre un peu plus la langue du pays et rencontrer des gens, voir comment ils vivent.

Mes craintes:
J’ai peur d’avoir oublié quelque chose d’important. J’ai peur de perdre des choses en particulier, comme par exemple mon passeport. Je pense que je fouille dans ma pochette à tous les cinq minutes.

Comment je me sens maintenant:
J’ai hâte mais je ne réalise pas encore vraiment que je m’en vais au Costa Rica. Les touristes qui sont dans l’avion sont bien gentils et je réalise qu’ils ne feront pas le même voyage que le mien. J’ai bien hâte de savoir ce que nous ferons durant le séjour car on ne m’a encore rien dit. J’ai le goût de voir ma chambre, l’auberge, les gens. Je veux tout voir le pays de long en large, même si je sais bien que ce n’est pas possible en une semaine.

 

Vendredi, le 21 janvier 2000

Ma journée s’est déroulée:
Très bien. Le fait d’arriver à l’hôtel vers midi nous donne assez de temps pour se familiariser avec le pays. Nous avons fait nos touristes. J’ai bien hâte de commencer à visiter les places où il n’y en a pas.

Ce que j’ai aimé le plus aujourd’hui:
En sortant du musée, nous avons rencontré un homme qui vendait des ocarinas, une sorte de petite flûte en argile avec plusieurs animaux dessus. Il essayait de nous apprendre comment en jouer, c’était vraiment intéressant.

Ce que j’ai aimé le moins aujourd’hui:
Je me sentais trop comme une touriste. Au début, tout de suite en débarquant de l’avion, nous sommes allés dans un centre commercial pour dîner. Tout était très américanisé et je n’étais pas dépaysée.

Ce qui m’a marqué le plus:
Je ne sais pas, peut-être l’odeur du pays, les montagnes, le sourire des gens. Je n’ai pas été très dépaysée mais je crois que ça va venir.

 

Samedi, le 22 janvier 2000

Ma journée s’est déroulée:
Encore mieux et bien remplie. Je me sens de moins en moins une touriste. Nous avons rencontré plusieurs personnes qui nous ont parlé de leur travail et de leur passe-temps. C’était très intéressant et parfois, très touchant.

Ce que j’ai aimé le plus aujourd’hui:
Le marché central avec son fouillis, la marchandise accrochée un peu partout, rencontrer les gens, voir ce qu’ils font. Vraiment, j’ai beaucoup aimé! Je me sentais vraiment au Costa Rica avec les gens du pays.

Ce que j’ai aimé le moins aujourd’hui:
La barrière de la langue. Ça me frustre de ne pas pouvoir leur dire ce que je veux leur demander. Souvent, je réussis à comprendre ce que disent les gens que l’on interroge. Par contre, j’ai beaucoup de questions à leur demander, mais je ne sais pas comment.

Ce qui m’a marqué le plus:
L’ambiance qui régnait dans le marché central était magique. Malheureusement, nous étions un peu restreints par le temps et le tournage. Les visites d’hôpitaux étaient aussi marquantes. Je me sentais mal à l’aise d’arriver avec la caméra devant les gens qui souffraient ou qui pleuraient. Donc, seuls le cameraman et la traductrice sont entrés à l’intérieur et nous les avons attendus.

Commentaires, réflexions:
J’aime bien voir, à chaque jour, prendre forme le reportage. La vie de journaliste est vraiment passionnante. Malgré le stress du tournage et du temps, c’est super!

 

Dimanche, le 23 janvier 2000

Ma journée s’est déroulée:
À merveille ! Nous sommes enfin allés dans les montagnes où je voulais aller depuis le départ. Il a enfin fait chaud, même si au sommet du volcan Poas que nous avons visité, il faisait plus frais. J’ai même réussi à prendre des coups de soleil.

Ce que j’ai aimé le plus aujourd’hui:
Plusieurs choses. Premièrement, en chemin, nous avons visité la maison d’une dame. À l’intérieur, il y avait une grande crèche, elle prenait presque la moitié du salon. Ensuite, nous avons visité la multinationale de café Britts. Vraiment, c’était une superbe expérience. Rencontrer le président fondateur de cette compagnie de café était assez intimidant, mais très excitant.

Ce que j’ai aimé le moins aujourd’hui:
Au volcan, les touristes étaient en abondance. C’était tout de même une place formidable à voir.

Ce qui m’a marqué le plus:
Au cours de la visite de la multinationale de café, je me suis rendu compte à quel point on essayait de nous convaincre et d’influencer notre opinion sur l’exploitation des paysans. Je suis tout à fait contre cela, tout comme Plan Nagua l’est aussi.

Commentaires, réflexions:
Je suis heureuse d’être sortie de la capitale San José. J’ai enfin pu rencontrer des gens des villages, les montagnes et les productions de café. J’ai bien hâte d’aller visiter la coopérative de café afin de constater la différence entre elle et la multinationale. Je crois que la comparaison sera intéressante.

 

Lundi, le 24 janvier 2000

Ma journée s’est déroulée:
Le matin, nous sommes allés dans le premier barrio (quartier pauvre) où nous avons parlé à plusieurs personnes et visité leur maison. Ensuite, nous sommes allés au dispensaire de ce barrio. En après-midi, nous sommes allés à un deuxième barrio. Nous avons écouté une pièce de théâtre faite par des personnes âgées et organisée par Cefimina (partenaire outre-mer de Plan Nagua). Ensuite, nous nous sommes promené dans le barrio et fait quelques tournages avec les enfants.

Ce que j’ai aimé le plus aujourd’hui:
J’ai aimé le premier barrio. C’était très intéressant de parler avec les gens et de voir où ils vivent. Plusieurs enfants nous ont suivis tout au long de notre visite, ils étaient super gentils. Rencontrer tous ces gens était très touchant.

Ce que j’ai aimé le moins aujourd’hui:
Je n’aimais pas devoir parler avec les gens, entrer dans leur maison et repartir tout de suite après. Je me sentais un peu comme une voleuse. J’aurais aimé resté plus longtemps afin de connaître davantage les gens.

Ce qui m’a marqué le plus:
Deux jeunes filles de 11 et 13 ans devaient s’occuper de leur maison. Je les regardais et elles avaient l'air cent fois plus jeunes. Ça m’a beaucoup fait réfléchir sur mon mode de vie. Quelque chose de préoccupé dans leur regard leur donnait l’air de mères de famille écrasées sous les responsabilités dans des corps d’enfants.

Commentaires, réflexions:
J’avais peur de ne pas savoir quoi dire, de me sentir mal à l’aise face à ces gens des villages pauvres, mais ces gens sont si accueillants et si souriants, c’est fou! Ils sont si gentils qu’une grande partie de ma peur est partie en leur parlant. C’était vraiment fabuleux !

 

Mardi, le 25 janvier 2000

Ma journée s’est déroulée:
Nous avons rencontré monsieur Oscar Arias Sanchez, fondateur de la Fondation Arias, (partenaire outre-mer de Plan Nagua) récipiendaire d’un prix Nobel de la paix et ancien président du Costa Rica ainsi que monsieur Durant, directeur de la Fondation Arias. C’était très impressionnant et surtout intéressant. Ensuite, nous sommes allés au marché central et dans un petit marché d’artisanat pour y faire nos achats de souvenirs.

Ce que j’ai aimé le plus aujourd’hui:
Je me sentais si peu importante à côté de ces hommes. J’ai bien aimé les rencontrer et entendre ce qu’ils avaient à dire sur la paix et la situation du pays.

Ce que j’ai aimé le moins aujourd’hui:
J’ai trouvé très dur d’entrer en contact avec ces gens. Je les sentais un peu froids et impersonnels, en particulier monsieur Arias.

Ce qui m’a marqué le plus:
Je trouve ça spécial qu’à mon âge, j’ai pu rencontrer un ancien président du Costa Rica qui a reçu le prix Nobel de la paix. Je trouve que c’est une grande chance et je me rappellerai longtemps de cette expérience.

Commentaires, réflexions:
J’ai trouvé que ces gens hauts placés avec plusieurs responsabilités avaient quelque chose de préoccupé. Ils avaient l’air pressé et parfois exaspéré.

 

Mercredi, le 26 janvier 2000

Ma journée s’est déroulée:
C’était l’une des meilleures journées ! C’est drôle de dire ça même si nous avons fait quatre crevaisons de pneu de la camionnette dans les montagnes, au beau milieu de nul part. C’était vraiment l’aventure la plus « trippante » et imprévue de toute la semaine. À la coopérative de café, nous avons eu beaucoup de plaisir. Un certain stress était tombé et nous avions plus de temps.

Ce que j’ai aimé le plus aujourd’hui:
Marcher dans les montagnes, le vent chaud, les séchoirs à café, la chaleur, tout! Quand tu vois de belles choses comme cela, tu n’as pas le choix de te contenter de rester là à admirer et observer.

Ce que j’ai aimé le moins aujourd’hui:
La contrainte du temps et du tournage. La coopérative de café était très importante et nous n’étions même pas sûr de s’y rendre à cause des crevaisons. Si ça n’avait été que de moi, j’aurais passé la journée à courir dans les champs et à respirer l’air frais. Je suis tout de même très contente d’avoir visité la coopérative de café.

Ce qui m’a marqué le plus:
Le dur travail que font les gens dans les séchoirs à café. Le soleil était fort et il faisait terriblement chaud. Ils passaient leurs journées à pelleter les grains de café et à pousser de lourds chariots. Ouf !

Commentaires, réflexions:
J’ai l’impression que c’est lorsque des choses imprévues arrivent que je me sens la plus vivante. Pour aller à la coopérative de café, nous avons fait beaucoup de route (3 heures) et nous avons monté des côtes super à pic. Parfois il y avait des précipices, c’était impressionnant. Le paysage des montagnes était formidable. Je suis heureuse d’être ici.

 

Jeudi, le 27 janvier 2000

Ma journée s’est déroulée:
En avant-midi, nous sommes allés à la plage Jaco. Je crois que toute l’équipe était contente étant donné que le tournage était fini. On a donc pu se détendre sur le sable, se faire rôtir au soleil et se baigner dans l’océan Pacifique où l’eau était chaude. Ensuite, nous sommes allés à l’aéroport pour reconduire une partie de l’équipe technique qui s’en allait au Nicaragua rejoindre deux autres jeunes reporters. Moi, Marie-Andrée et Julie (accompagnatrice), nous sommes retournées à l’auberge car notre départ pour la Canada est vendredi.

Ce que j’ai aimé le plus aujourd’hui:
Voir l’océan Pacifique pour la première fois. C’est magnifique, l’eau est super chaude. Me coucher dans le sable, me baigner… c’était formidable même si j’ai attrapé un gros coup de soleil dans le dos.

Ce que j’ai aimé le moins aujourd’hui:
Les adieux ! C’est ce que je déteste le plus au monde. Le pire c’est que nous avons dû faire cela super vite car ils allaient manquer leur avion pour le Nicaragua. Une fois dans la camionnette, ça faisait un grand vide puisque nous étions que trois. C’était déprimant !

Ce qui m’a marqué le plus:
C’est de constater à quel point les touristes étaient abondants à la plage. In n’y avait presque que cela. Ça m’a fait drôle de me retrouver là parque toute la semaine, j’étais parmi les costariciens et là, j’étais parmi les nord américains.

Commentaires, réflexions:
Ce que je déteste dans toute chose qui a une fin, c’est la fin ! Je détesterai toujours les adieux.

 

Vendredi, le 28 janvier 2000

Ma journée s’est déroulée:
Il y a eu le départ qui a été assez douloureux. Nous sommes allés à l’aéroport ce matin. L’escale en Colombie m’a remonté le moral même si nous n’avons pas pu sortir de l’avion.

Ce que j’ai aimé le plus aujourd’hui:
L’escale en Colombie. Comme je l’ai dit plus haut, nous n’avons pas pu sortir de l’avion, mais nous avons pu nous mettre devant la porte. Il faisait chaud et humide, c’était beau.

Ce que j’ai aimé le moins aujourd’hui:
Devoir partie en vitesse pour ne pas manquer l’avion. J’aurais aimé rester plus longtemps au Costa Rica.

Ce qui m’a marqué le plus:
Le retour à la vitesse et au stress de l’Amérique du Nord. Au Costa Rica, les choses vont plus lentement et les gens ont l’air moins stressés. À l’arrivée, les touristes à l’aéroport parlaient fort et ils étaient très énervés. Ce n’était pas agréable de revenir.

Commentaires, réflexions:
Encore une fois, je déteste les fins. Pourquoi toute choses à une fin? Malgré tout, je crois qu’une fin nous fait apprécier encore plus un autre départ.

 

En résumé…

Ma semaine a été:
C’est dur de résumer. Ça a été formidable. C’est sûr qu’il y a eu des hauts et des bas, mais tout ça mis ensemble ça fait un voyage fabuleux.

Ce que je retiens de mon expérience journalistique:
J’ai adoré mon expérience. Par contre, si c’est ça que je fais un jour, ça va s’étendre sur une plus longue période. La contrainte du temps, je n’aime pas ça.

Les difficultés que j’ai rencontrées durant mon séjour:
Je crois que ça été surtout la barrière de la langue. Le fait de ne pas pouvoir communiquer par la parole m’a beaucoup frustrée, mais on finit par trouver d’autres moyens.

Mes commentaires en lien avec les objectifs que je m’étais fixé au départ:
Je crois que j’ai été assez comblée. J’ai pu, grâce à la sorte de voyage que nous avons fait, rencontrer des gens et voir comment ils vivent, j’ai vraiment aimé ça. Pour ce qui est d’avoir appris un peu plus la langue, je ne me suis pas autant perfectionnée que je l’aurais voulu, mais quand même, ce n’est pas si pire.

Mes commentaires en lien avec les craintes que j’avais au départ:
Eh non, je ne crois pas avoir perdu quelque chose et je n’ai pas perdu mon passeport. C’est sûr que j’avais bien d’autres craintes, mais elles n’étaient pas vraiment définissables.

Mes réflexions
Les voyages, c’est vraiment ce que je veux faire ! Je veux aller partout. Bien sûr, j’aimerais que ceux-ci aient un aspect de coopération internationale. À tous ceux qui veulent partir : allez-y, partez !


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