Voir un film en français dans une salle de cinéma,
à Regina, relève presque de l'exploit.
Pas un cinéma dans la région ne présente
de films francophones ou du moins des versions françaises
de films américains.
Selon nos deux agentes du ministère du Patrimoine canadien,
il y a de temps en temps des films francophones qui font leur
apparition dans certaines salles de cinéma. Mais, vous
l'aurez deviné, ils ne restent pas à l'affiche
très longtemps. Les Fransaskois sont trop dispersés
au sein de la province. Il n'est pas rentable, soulève-t-on,
de maintenir un film francophone à l'affiche sur une longue
période de temps. La demande, semble-t-il, n'est tout
simplement pas là, les francophones s'étant habitués
rapidement à aller voir les frasques de Bruce Willis,
de John Travolta ou de Gérard Dépardieu (!) dans
la langue de Shakespeare. |
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Les quelques malheureux cinéphiles fransaskois n'ont pas
d'autre choix que de se rabattre sur la bibliothèque de
Regina, qui offre sur vidéocassettes une brochette de
films français, québécois ou étrangers.
Ça n'équivaut pas une salle de cinéma, avec
écran géant et tout le tra la la qui s'y rattache.
Mais disons que c'est pas mal moins cher et que c'est en pantoufles,
bien écrasés au fond de leur fauteuil, que les
Fransaskois peuvent admirer la binette de Sophie Marceau ou rire
des extravagances d'Elvis Gratton. |
La Saskatchewan est une province anglophone, dites-vous. Cela
explique en grande partie la raison pour laquelle peu de films
francos sont à l'affiche, soutenez-vous. On vous concède
ce point. Mais n'oublions pas que la Saskatchewan est peuplée
d'au moins 50 000 personnes sachant soutenir une conversation
en français. Elles aussi ont le droit de se tordre de
rire, de pleurer à chaudes larmes ou tout simplement de
se divertir dans la langue de leur choix. |