Vivre à Québec et ne pas savoir parler un seul
mot de français n'est peut-être pas une utopie,
mais ce n'est pas impossible non plus. Du moins, si on en croit
les commentaires de Mike Lemay, un jeune homme bilingue de 18
ans, qui réside dans la Vieille Capitale depuis sa naissance. |
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Mike est guide, une fois par semaine, à la cathédrale
de la Sainte-Trinité dans le Vieux Québec. Lors
du passage du Grand train de la francophonie dans la Capitale,
il a déclaré que les infrastructures mises de l'avant
par les autorités municipales et gouvernementales permettaient
aisément à un anglophone de vivre sans trop de
difficulté à Québec. Mike n'est pas un spécialiste
en langue, ni en sociologie. Il émet ici, il tient à
le préciser, des opinions personnelles.
« C'est peut-être pire pour un francophone qui
vit en Ontario, mais ici, pour un anglophone, ça peut
aller. Tu peux t'en tirer sans parler un seul mot de français.
On est bien structuré. Il y a des écoles anglaises
jusqu'au Cégep
.ce n'est pas si pire pour une ville
à 98 % française. »
Le jeune guide est issu de parents anglophones. Ils parlent
plus ou moins le français et ont décidé,
il y a une couple d'années, d'envoyer leur fils dans une
école française. Dès la deuxième
année du primaire, Mike a été éduqué
dans la langue de Molière. Aujourd'hui, Mike est parfaitement
bilingue. Il connaît bien les deux communautés.
Il estime qu'elles arrivent très bien à vivre ensemble.
La majorité francophone de la ville de Québec
n'écrase pas la minorité anglophone qui y réside,
croit-il. Au contraire, plein de choses ont été
mises sur pied pour aider les anglophones à s'implanter.
Les anglophones ont presque tous les services qu'il leur faut,
soutient-il : des écoles anglaises jusqu'au Cégèp,
des postes de travail intéressants (professeur d'anglais
ou employé au sein de la Commission des langues officielles)
et ils ont même un hebdomadaire spécialement conçu
pour répondre à leur besoin, le Quebec Telegraph
Journal.
« Les anglophones qui viennent s'établir à
Québec savent que c'est un milieu francophone, donc ils
en tiennent compte », raconte Mike. Mais, en ce qui le
concerne, ils n'ont rien à craindre : « Ils trouveront
ici tous les moyens nécessaires pour survivre ». |