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Éditorial

Marie-Michèle Brodeur 5e secondaire
Collège Saint-Bernard
Drummondville (Québec)


Laissez-moi vous dire qu'aujourd'hui, ça va barder ! Je viens d'être témoin de l’un des moments les plus énervants qui soient. C'est quelque chose qui irrite énormément et qui vous agace jusque derrière la tête. Vous voulez savoir c'est quoi ? LE NON-RESPECT. Hey ! N'arrêtez pas tout de suite de lire; je ne vous raconterai pas de salades grotesques et ne vous demanderai pas non plus d'en faire un poster. Bon, avant de déchirer cette feuille, je vais vous raconter.

 

Tout a commencé par une belle journée. Le groupe de français théâtre et moi nous rendions à Montréal pour assister à la pièce Crime et Châtiment de Dostoïevski. Jusque là, tout est beau, les « ti oiseaux » font pit-pit et le soleil sourit avec ses lunettes fumées. Mais alors que la pièce ne fait que commencer … on entend un léger chuchotement qui s'intensifie À MESURE QUE LES ACTEURS DÉFILENT LEUR TEXTE!!!

Je me retourne silencieusement pour accuser du regard mes agresseurs qui me regardent bêtement tout en continuant leur piaillement grossier. Bien sûr, tous les élèves du C.S.B. les entendent (et surtout les comédiens) et ça nous fiche tous les nerfs en boule. Certains perdent même patience. Mais on a beau les regarder, leur montrer qu’ils dérangent… nos efforts sont vains et leur attitude inacceptable détruit le peu de respect que j’avait pour ces spectateurs irrespectueux de ces pauvres acteurs qui continuaient tant bien que mal leur discours russe. Vous croyez avoir tout vu? Attendez la suite!

Ce n’est qu’après la pause que tout s’amplifia. Le virus du non-respect se propagea à toute la salle, touchant surtout les plus faibles qui succombaient déjà à l’envie de "petter" plus haut que le trou pour impressionner. Mais impressionner qui? Nous on est là, incapables de comprendre le sens profond de la pièce car une bande d’énergumènes à sang-froid s’amusent à rire, parler et applaudir dans les moments les plus inopportuns. Ces « bozos » se sont même permis de huer à la fin de la pièce qu’ils n’ont même pas pris le temps d’écouter. Bordel que le monde est con!

Ces artistes avaient passé 400 heures en répétition et ceci était la première. Non, mais il faut être épais pour aller détruire un si beau chef-d'œuvre. Même si tu l'as trouvée longue et ennuyante, ça ne se fait pas de manquer autant de respect envers des personnes qui ont mis CORPS ET ÂME à essayer de nous faire aimer quelque chose que, pour la plupart, nous ne connaissions pas. OK, je chiâle peut-être, mais il faut avouer que c'est révoltant de voir une pareille situation se passer de nos jours ! Bien sûr, je ne mets pas tous les jeunes dans le même bateau et je ne me proclame pas sainte et sans péché, mais voir des choses comme ça me répugne et j'ai besoin de passer le message. Quel message? Celui qu'il ne sert à rien d'injurier quelqu'un d'autre pour se remonter. C'est carrément inadmissible et ça donne des résultats médiocres. Laissez-moi vous dire que ces jeunes n'avaient pas du tout de savoir-vivre. D'ailleurs, ils n'avaient pas plus de classe même s'ils venaient d'un collège privé et portaient veston et cravate. Cet éditorial s'est avéré incendiaire, je sais, mais il faut que vous compreniez au moins une chose : c'est que le manque de respect ne vous mènera jamais à rien. Tôt ou tard, vous allez payer le prix de ce que vous avez infligé. Mais Dieu est bon et pardonne, alors je vais finir avec cette parole : « Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu'ils font. »


Cet article parut dans le numéro de février 2000 de La Griffe,
journal scolaire du Collège Saint-Bernard.


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