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Le siège littéraire

Par Marie-Noëlle Lapan
Collège Saint-Jean-Vianney
Montréal, Québec


18H37. Je panique. Je dois rejoindre mes amis à 19H00 et je ne suis pas encore prête. Je me dirige au pas de course vers la salle de bain. Bang! Je me cogne le nez contre une porte fermée. Zut! J’interpelle le mystérieux utilisateur.

 

- C'est qui?

- C'est moi! Ton papa d’amour!

Ah non! Pas encore! Mon père a cette fâcheuse habitude de transformer la salle de bain en bibliothèque! Là, je m’affole! J’enrage! Je dois partir dans maintenant 10 minutes et me voilà dans l’obligation d’en attendre quarante- cinq! Pourquoi choisit-il toujours ces moments-ci? Je me console en me disant que je ne suis pas la seule dans cette situation. Donc aujourd’hui j’en ai assez et je lance le débat! Est-ce une épidémie qui contamine chaque spécimen mâle à la naissance? Sommes-nous condamnés à endurer cette damnation indéfiniment? À ce jour, plusieurs générations ont dû endurer cela et c’est pour cette raison que je me penche sur cette question.

Je suis assurée que dans chaque famille, un jour ou l’autre, le sujet vient sur la sellette. Cependant pour chaque foyer, la fréquence varie. Que Dieu soit loué pour ceux où les gars de la maison n’ont pas une tendance très développée pour cette habitude mais j’envoie toute ma compassion aux
personnes qui subissent ce châtiment fréquemment.

Cependant, une importante question reste toujours sans réponse. De quelle origine est cette énigmatique manie? De mon côté, j’émet deux hypothèse. Premièrement, cela pourrait être tout simplement une question de génétique. Cette disgracieuse habitude se transmet de père en fils. Cette scientifique théorie appuie le fait que cette manie a des racines ancestrales! Quant à la deuxième, elle se fait plus spirituelle. On raconte que le 6e jour, lorsque Dieu créa l’homme, Il aurait tout simplement ajouté ce petit détail qui sert à accentuer les différences entre l’homme et la femme.

Mais, tout de même, n’allez pas penser que seul le commun des mortels mâles ont cette habitude. Non! Il y a en effet des traîtresses dans notre camp! Eh oui! Certaines personnes de la gent féminine auraient elles aussi un penchant pour la lecture à la chambre de bain!

Mais, est-ce qu’il y a des solutions? Après réflexion, je pense que nous devrions imposer un temps maximal d’utilisation. Après avoir effectué de savants calculs, je crois que 20 minutes seraient une durée appréciable pour les deux parties. Cela laisse le temps à l’homme de lire un ou deux articles et ainsi soulager son présent besoin littéraire. De plus, cela réduirait les retards causés par ce désagrément.

Bref, Messieurs, le salon vous attend pour faire votre petit brin de lecture. Et vous Mesdames, rassemblons nos forces et luttons pacifiquement pour mettre fin à se qu’on peut appeler le « siège littéraire! » Donc, à la guerre comme à la guerre!


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