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Londres: capitale mondiale du multilinguisme

Par Marie-Claude
Polyvalente de Lévis
Lévis, Québec


Depuis le début des temps, les grandes métropoles du globe ne cessent de s’enrichir par la diversité des immigrants qui viennent s’y installer. La race, la culture, la religion et surtout la langue de ces nouveaux peuples en influencent beaucoup le caractère. Londres, en Grande-Bretagne, n’échappe d’ailleurs pas à cette invasion de couleurs. À travers les années, elle a accueilli de nombreux individus de diverses origines qui font d’elle, aujourd’hui, la capitale mondiale du multilinguisme.

 

Tout d’abord, Londres a vu le jour en l’an 43, peu après une invasion romaine. Sous cette emprise, elle est devenue un centre culturel, commercial, politique et démographique très important ainsi qu’un port international. Au 12ième siècle, elle représentait déjà la première ville de Grande-Bretagne grâce à son importance dans les milieux administratifs et financiers.

Au fil des siècles, les populations anglaises, galloises, écossaises et irlandaises ont émigré vers Londres, pour échapper à la pauvreté et avec l’intention de trouver un emploi. Au 17ième siècle, les huguenots de France s’y établirent. Malgré la différence linguistique, ces catholiques devenus protestants après la Réforme, ont trouvé en cette ville anglophone leur nouvelle patrie. D’autres, comme des juifs de l’Europe de l’Est ainsi que des Russes sont venus y domicilier à la fin du 19ième siècle. Dans ce dernier cas, Londres leur permettait d’échapper au tsarisme.

Puis vers les années 1930 et jusqu’à la fin de la deuxième guerre mondiale, des immigrants d’Asie, d’Afrique et d’Extême-Orient, traqués par l’autorité nazie, ont trouvé refuge dans la capitale britannique. Tous ces gens, à travers les générations, ont permis à la ville de Londres de devenir cosmopolite. La variété des expériences sociales, religieuses ou culturelles de chacun lui a donné une saveur, une essence particulière.

En second lieu, de nos jours, le terme "cosmopolite " ne suffit plus pour décrire la plus grande agglomération anglaise. Selon l’étude universitaire "multilingual capital " réalisé par le professeur Phillip Baker auprès des enfants londoniens, on parle plutôt d’une "capitale mondiale du multilinguisme ", avec 307 langues recensées. Londres compte 7 millions d’habitants, dont 850 000 écoliers. Parmi ces derniers, seulement les deux tiers parlent anglais à leur domicile. Ceci prouve que plus de 30% des enfants utilisent une tout autre langue pour communiquer avec leur famille. Parmi celles recensées, on en remarque beaucoup d’origine indienne et africaine, telles le bengali, le penjabi, le gujarati, le hindi et l’ourdou.

Dans le quartier "The City" dans le centre-est de la métropole londonienne, 56,4% des jeunes étudiants parlent couramment le bengali, tandis que dans le Lewisham, secteur au sud-est, 29,8% s’expriment en anglo-créole. Pourtant, malgré leurs divergences linguistiques, ceux qui habitent la capitale de la Grande-Bretagne vivent tout de même en harmonie les uns avec les autres. Cette fraternité plaît énormément aux touristes qui peuvent découvrir différents pays en visitant une seule ville !

En terminant, je crois que Londres mérite amplement le titre de la capitale mondiale du multilinguisme. Son empressement et surtout son désir d’accueillir des immigrants lui valent toutes les couleurs et les richesses sociales qu’elle possède. J’espère qu’un jour je pourrai admirer les beautés de Londres de mes propres yeux. Qui sait, peut-être qu’avec mon accent québécois et mon sirop d’érable je contribuerai à rendre cette ville encore plus captivante!


Cet article a paru dans le numéro de mars 2000 de CyberPresse

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