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Un samedi soir sur la terre

Stéphanie Régibeau
Institut Supérieur Saint-Martin
Liège, Belgique


Samedi soir, il pleut, rendez-vous à 8 h 15 devant le théâtre de la Place en Outremeuse. Ouf! On est à l'heure. Tiens, il y a du monde. Nous prenons nos places et nous nous asseyons. Autour de nous, beaucoup de monde, des vieux, des moins vieux et des carrément jeunes. A l'affiche, ce soir, un classique. Bonjour bâillements et autres ronflements...

8 h 30, le rideau se lève. Figaro apparaît. Le Barbier de Séville nous emmène pour trois heures de spectacle. Après quelques instants, un rire discret se fait entendre, bientôt suivi d'un fou rire général. Je me laisse à mon tour prendre au jeu. A l'heure d'internet, des images de synthèse et des superproductions américaines, je m'étonne de voir que ce bon vieux Beaumarchais fait toujours recette...

 



Il rirait bien, le bougre, de constater qu'il attire toujours les foules en 1999. Pour une fois, on n'a pas l'impression d'assister au combat d'un super-héros doté de super-pouvoirs dont le seul but est de sauver, une fois de plus, la galaxie. Enfin un spectacle où on ne nous balance pas en pleine figure les millions investis.

Figaro et son mètre 80 résistent plutôt bien, finalement, face, par exemple, à un monstre comme Godzilla, ersatz de dinosaure réveillé par les essais nucléaires de tonton Chirac. Godzilla et toute sa magie japonaise, animal vedette d'un film à la profondeur certaine faisant appel au degré zéro de l'intelligence. Figaro, lui, ne tue pas, il intrigue; pas pour le mal, simplement pour son plaisir.

L'auteur met en scène un amour vrai et sincère, où la passion et la jeunesse combattent la vieillesse radine et râleuse. Ici, l'amant se cache encore sous le balcon, pas dans un vaisseau spatial intersidéral à décompresseur XW-24.

Le public s'égosille, ravi de la prestation des acteurs. Applaudissements, baisser de rideau. Voilà, c'est fini, moi qui redoutais cette soirée, pensez, un classique...

Dehors, il pleut toujours. Une phrase me revient en tête, classique, elle aussi : « C'est finalement dans les vieilles marmites qu'on fait les meilleures soupes ».


Cet article est repris du CyberNews,
avec la permission de la rédactrice.

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