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La coopération internationale entre le Canada et l'Amérique centrale : le rôle de l'organisme Plan Nagua

Jean-Jérôme Doucet
Rédacteur en chef, Rédaction de Rescol
Charlesbourg (Québec)


Rédaction de Rescol publiera sur Internet, dans le courant de la semaine du 24 avril 2000, un numéro spécial portant sur la coopération internationale. Pour préparer cet événement, rien de mieux que de mettre en évidence l'expérience acquise par le Plan Nagua, un organisme qui se préoccupe depuis longtemps d'échanges avec d'autres pays du reste du monde.

À la demande de RDR, j'ai pris contact avec des représentants du Plan Nagua, dans le but d'en savoir davantage sur leurs activités. À cette fin, j'ai rencontré récemment deux employées de l'organisme, Marie-Hélène Coulombe et Lili Plourde qui ont accepté de me recevoir et de répondre à mes questions.

 
Marie-Hélène Coulombe (à gauche) et Lili Plourde, employées de Plan Nagua

Précisons, tout de suite, que le Plan Nagua est un organisme québécois, à but non lucratif, orienté vers la coopération internationale. Sa fondation remonte à 1969, au moment où huit étudiants décidèrent, de leur propre chef, de partir construire en République Dominicaine, dans la petite ville de Nagua, deux centres de distribution de nourriture pour la population locale. Pour bien situer l'incroyable défi accompli par ces jeunes, mentionnons que la République Dominicaine est à plus de quatre heures de vol d'avion de Montréal et se situe en plein centre des Caraïbes, dans l'île montagneuse d'Hispaniola (l'autre partie de l'île étant occupée par Haïti). C'est d'ailleurs en l'honneur de ce premier fait d'armes que l'organisme s'est donné par la suite le nom de Plan Nagua.

Le gouvernement du Québec ayant baissé quelque peu le montant des subventions attribuées à cet organisme, le Plan Nagua doit maintenant compter un peu plus sur des partenaires privés pour financer les différents projets qu'il met sur pied. Son rôle consiste toujours à donner du support et de l'aide à différents projets dont la base des opérations englobe maintenant la République Dominicaine et Haïti. Plus précisément, le Plan Nagua procure un soutien tangible aux organisations locales qui veulent répondre à des besoins criants de la population. Cet organisme envoie aussi des stagiaires qui vont là-bas rencontrer sur le terrain le monde ordinaire et mettre à profit leurs connaissances pour les aider. Dans le processus, ils accumulent une expérience de premier plan en termes de coopération internationale, grâce aux multiples échanges qu'ils entretiennent, tout au long de leur séjour.

Pour bien comprendre la portée du Plan Nagua, rien de mieux que de regarder quelques-uns des projets que le Plan Nagua a permis de réaliser. Le projet qui a tout démarré en 1969, comme mentionné précédemment, fut la construction de deux centres de distribution de nourriture. Ils ont, par la suite, participé à la construction de plusieurs écoles et centres de soins hospitaliers. Tout ça, évidemment, pour assurer le mieux-être d'un plus grand nombre de personnes résidant en République Dominicaine et à Haïti. Récemment, on a démarré le projet des bœufs. Le projet des bœufs, c'est quoi au juste? Écoutons, à ce propos, Lili Plourde nous expliquer, dans ses propres mots, de quoi retourne ce projet.

Depuis quelques années, Plan Nagua organise le concours Jeunes reporters sans frontières. Il consiste à envoyer quatre équipes composées chacune de deux jeunes apprentis-journalistes - en vue de réaliser une série de reportages - dans les pays suivants : le Costa Rica, le Nicaragua, Haïti et la République Dominicaine. Chaque équipe accompagne un groupe de journalistes professionnels qui vont faire des reportages en parcourant le pays qui leur a été assigné.

Le séjour des équipes est d'une durée d'une semaine. Ces séjours sont échelonnés de sorte à ce qu'une équipe parte à toutes les semaines, entre le milieu de janvier et le milieu de février. Dans la pratique, la mission dévolue aux apprentis-journalistes consiste à accompagner le groupe de journalistes professionnels. Dans le quotidien de leurs activités, ils vont devoir interviewer des personnes impliquées dans les diverses organisations locales et, surtout, des gens qui bénéficient de ces projets. Ils devront également faire le point dans leur journal de bord sur les événements vécus, les échanges avec les gens rencontrés, noter leurs impressions, les anecdotes et les aventures qui leur sont arrivées, etc. Tout cela est vraiment excitant pour le jeune qui a eu la chance de décrocher une place d'apprenti-journaliste, grâce au concours Jeunes reporters sans frontière.

Des dates à ne pas manquer : les reportages des jeunes apprentis-journalistes du Plan Nagua qui seront diffusés cette année sur les ondes de TQS dans le cadre de l'émission Le Petit Journal, le 24 avril 2000. Le petit journal sera rediffusé sur RDI, le 30 avril 2000. Puis, ces reportages seront diffusés à même le numéro spécial du journal électronique de Rédaction de Rescol (RDR) dans la semaine du 24 avril.

Vous vous demandez sûrement comment s'est faite la sélection des huit personnes qui ont fait partie des quatre équipes? Hé! Bien! Pour y arriver, il a fallu lancer un vaste concours à l'échelle du Canada pour donner la chance à tous les jeunes Canadiens et Canadiennes de 12 à 17 ans de s'y inscrire. Écoutons Marie-Hélène expliquer qui sont ceux qui ont commandité l'événement en participant au financement, à la réalisation et à la publicité du concours.

Le concours de cette année a été marquant. Grâce à la publicité monstre dont bénéficia le concours, le Plan Nagua a reçu 683 candidatures de jeunes désirant participer au concours. Parmi tout ce beau monde, une première sélection a permis de retenir 30 candidatures comme finalistes. Au cours d'une fin de semaine du mois de décembre dernier, les responsables du Plan Nagua les ont fait venir à Québec pour une évaluation finale en vue de déterminer qui seraient les huit grands gagnants du concours.

 
Photo souvenir des 30 finalistes réunis lors de
la fin de semaine passée avec le Plan Nagua.

Comment a-t-on procédé pour sélectionner les huit gagnants parmi les 30 finalistes présents? Je vous donne l'exemple d'un exercice qui a eu lieu : les responsables du concours ont fait passer des interviews surprises aux candidats présents en leur demandant leur avis sur toutes sortes de sujets. Pas facile de s'en sortir, ma foi! En tant que représentant de Rédaction de Rescol, je peux vous assurer que rien n'a été laissé au hasard lorsqu'il a été question de choisir les meilleures candidatures. Dans tout l'exercice, ce qui m'a frappé, ce sont les liens d'amitié qui se sont construits rapidement entre tous ces jeunes, malgré le fait que seulement quelques-uns d'entre eux, finalement, auront la chance et l'opportunité de gagner et peut-être de vivre ce qui pourrait devenir la grande aventure de leur vie. Le jour de la finale du concours, bien sûr qu'ils étaient angoissés en attendant le résultat final. Les juges eurent, d'ailleurs, beaucoup de mal à trancher parmi de si bonnes candidatures.


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