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Introduction
Le Viagra est un médicament qui remédie à
l’incapacité à obtenir une érection
suffisante pour avoir une activité sexuelle satisfaisante.
Le terme « Viagra » vient de « vigor
» (ou vigueur, en français) et de « Niagara
», ces chutes qui constituent une des sept merveilles du
monde.
Selon une étude publiée aux Etats-Unis, en 1994,
un homme sur deux, âgé entre quarante et septante
ans, avoue un dysfonctionnement érectile. L’impuissance
totale toucherait 5% des quadragénaires et 15% des septuagénaires.
Selon Pfizer, la société qui fabrique ce médicament,
200 000 à 300 000 Belges souffriraient d’impuissance
plus ou moins grave. Et 10% d’entre eux consulteraient leur
médecin ou un urologue à ce propos. Il y aurait
donc, selon Pfizer, entre 20 000 et 30 000 patients directement
concernés par la mise en vente du Viagra.
La
découverte
Son principe actif, le sildénafil, nom commercial du
Viagra, a d’abord été testé dans l’espoir
d’accroître le flux sanguin dans le muscle cardiaque.
Il a été conçu par S. de Tejada. Les résultats
furent décevant, mais, au cours des essais, des patients
atteints d’angine de poitrine éprouvèrent
une nette amélioration de leur performance sexuelle. Au
point qu’ils refusaient de rendre aux médecins les
pilules qui restaient en leur possession à la fin du test...
Les chercheurs du laboratoire Pfizer qui dirigeaient l’expérimentation
comprirent qu’ils avaient mis la main sur la pilule de la
virilité, la molécule magique qui allait rendre
à la gent masculine amoindrie son pouvoir perdu, lui redonner
confiance et restaurer sa silhouette conquérante. En automne
1997, le laboratoire Pfizer dépose une demande de mise
sur le marché des Etats-Unis devant la Food and Drug
Administration (FDA), le département gouvernemental
responsable, et devant l'agence européenne du médicament.
Fin mars, la FDA donne son autorisation. Fin mai, l’agence
européenne du médicament rend un avis positif.
Celle-ci ne pourra être prescrite que sur ordonnance médicale,
avec pour indication : « dysfonctionnements sexuels et
troubles de l’érection ».
Comment
agit le Viagra?
Le Viagra agit localement en améliorant la performance
mécanique au niveau du pénis. Il n’agit pas
au niveau du cerveau : il ne stimule pas le système nerveux.
Il n’augmente ni le désir, ni la libido.
Le médicament commence à agir au bout d’une
heure, une heure trente et est supposé être efficace
pendant quatre à cinq heures. Quelques patients évoquent
une petite congestion nasale, une rougeur faciale ou des légers
maux de tête. Certains disent que quelque chose se passe
dans leur petit bassin. Mais au moins 50% des personnes consultées
affirment : « Je ne sens strictement rien, mais quand je
commence mon rapport sexuel, là, je vois la différence,
je sens que le pénis devient beaucoup plus vite rigide.»
La grande majorité des patients sont satisfaits, bien
que quelques-uns se plaignent d’effets secondaires importants.
Lorsqu’ils ingurgitent la dose maximale (100 mg.), des migraines
peuvent apparaître.
Contre-indications
et effets secondaires
On ne peut associer le Viagra à un traitement nitré
sans risque d’hypotension mortelle. Le nouveau médicament
est donc à proscrire, notamment, chez les hommes traités
pour maladies cardio-vasculaires ou diabétiques. Depuis
son arrivée sur le marché américain, ce
médicament a fait l’objet de 3.6 millions de prescriptions.
Il aurait été lié à plus de 120 décès,
dont 69 aux Etats-Unis entre la fin mars et le mois de juillet.
Des 69 morts confirmées, la cause du décès
est inconnue pour 21 patients, deux ont succombé à
une attaque et 46 sont morts de problèmes cardio-vasculaires
dont 17 arrêts cardiaques. Selon le rapport de la FDA (Food
and Drug Administration), 12 des 69 personnes décédées
prenaient des médicaments à base de nitroglycérine
ou de nitrate. Dans 51 de ces décès, les patients
présentaient un ou plusieurs facteurs à risque
tels que l’hypertension, le tabagisme ou l’obésité.
Les effets secondaires sont en général bénins
: rougeurs du visage, maux de tête, vertige, sensation
de lourdeur intestinale. On découvre encore un autre effet
secondaire indésirable, l’Agence de l’aviation
Air Force vient d’aviser les pilotes de ne pas avaler de
Viagra six heures avant de prendre les commandes parce que le
médicament conduit parfois à confondre le vert
et le bleu. Embêtant, car les instruments du tableau de
bord sont illuminés dans ces deux couleurs. Ces effets
secondaires ont été présentés par
Pfizer comme modérés et ne devant pas entraîner
de désaffection des patients.
Quant aux effets sur l’organisme d’une consommation
régulière et à long terme de cette pilule,
nul ne les connaît à l’heure actuelle. Tout
ce qu’on sait avec un recul de quatre ans, c’est qu’il
n’existe pas de phénomène d’accoutumances.
La notice, d’une longueur équivalant à
trois pages et demie dactylographiées, a donné
également du fil à retordre à l’agence
européenne pour l’évaluation des médicaments,
lors de son feu vert donné le 28 mai dernier. «
Ce médicament vous a été prescrit personnellement.
Vous ne devez pas le donner à quelqu’un d’autre,
même s’il a les mêmes symptômes que les
vôtres », précise la future notice en exergue.
« Vous ne devez pas prendre Viagra si vous n’avez
pas de troubles de l’érection (...) ou si vous êtes
une femme », avertit-elle en excluant également
les jeunes de moins de 18 ans.
Le
Prix du médicament
Le médicament
est toujours délivré exclusivement sur présentation
d’une prescription médicale rédigée
par un médecin généraliste ou spécialiste.
Le Viagra est
vendu par boîte contenant quatre comprimés chacune
pratiquement partout dans le monde.
Quant à
son prix, il varie selon le dosage :
- 1.365 F les quatre comprimés de 25 mg (soit 341.25 F
l’unité);
- 1.522 F les 50 mg (380.5 F);
- 1.759 F les 100 mg (439.75 F).
En ce qui concerne
le remboursement, pour le moment il n'est pas remboursé
en Belgique par les provisions de la politique en matière
de sécurité sociale.
L'impuissance,
un homme sur deux
Un homme sur
deux souffre donc un jour de dysfonctionnement érectile.
Une situation
qui pèse profondément sur le bonheur de vivre de
l’homme et du couple. Et pourtant: selon les statistiques,
7% des hommes atteints par ce dysfonctionnement considèrent
leur situation comme « anormale ». Plus étonnant
encore, 5% seulement envisagent de se faire traiter.
Il faut dire
que les solutions proposées jusqu’ici avaient de
quoi refroidir les tempéraments les plus ardents : les
prothèses péniennes, les injections péniennes,
les traitements transurétraux et autres pompes à
vide n’ont rien d’attirant.
Outre leur caractère
rébarbatif, ces options thérapeutiques étaient
relativement chères et nécessitaient impérativement
de passer par un urologue, spécialiste que l’on retrouve
le plus souvent dans les hôpitaux universitaires. Parfois,
elle nécessitaient une intervention chirurgicale.
Avec un traitement
reposant sur la simple prise d’une pilule, les perspectives
se modifient radicalement. Désormais, les hommes souffrant
d’impuissance iront directement chez leur médecin
traitant. Certes, il n’y a pas encore de consensus dans
le monde médical sur ce sujet, mais on peut parier sur
ce scénario. Du reste, il entre dans une logique de bon
sens : le médecin de famille est sans aucun doute celui
auquel on confie plus facilement ses secrets.
Un médecin
de famille posant un diagnostic de dysfonctionnement érectile,
c’est déjà une révolution. En effet,
les médecins généralistes n’ont pratiquement
aucune connaissance de cette question. Ce n’est qu’à
partir du milieu des années 80 que l’on connaît,
d’un point de vue scientifique, les mécanismes de
l’érection masculine. Jusqu’à ces dernières
années, on enseignait que l’impuissance était
un problème purement psychologique. On sait aujourd’hui
que c’est faux, l’impuissance est la conséquence
de problèmes vasculaires artériels résultant
de cinq facteurs essentiels : l’excès de cholestérol,
l’hypertension, le diabète, le tabagisme ou l’alcoolisme.
Tous ces facteurs de risque augmentent avec l’âge.
Même si
l’impuissance a des effets dévastateurs sur le moral
et le bien-être du patient, on sait aujourd’hui que
les cas d’impuissance résultant exclusivement de
problèmes psychologiques sont très rares.
On sait aussi
que les hormones n’ont rien à voir dans ces questions. |
