On n'arrete pas d'en parler, alors parlons-en bien! Ce document
s'inspire de divers articles trouvés sur le net. Toutes
les sources sont citées sur cette page.
Un peu d'histoire :
Le 1er décembre 1918 naît officiellement le Royaume
des Serbes, Croates et Slovènes. On distingue trois périodes
:
- La première, qui débute en 1929 et finit en
1945, est dominée par la monarchie serbe;
- La deuxième, fédérative et socialiste,
sur laquelle régna Tito jusqu'à sa mort en 1980,
prit fin en 1991 avec la sécession de la Slovénie
et de la Croatie, suivies des déclarations d'indépendance
de la Macédoine et de la Bosnie-Herzégovine.
- La Serbie et le Monténégro ont alors proclamé
la République fédérative yougoslave.
Quelles regions forment l'ex-Yougoslavie? Six
régions qui sont aujourd'hui des républiques
:
- Bosnie-Herzégovine, capitale : Sarajevo
- Croatie, capitale : Zagreb
- Slovénie, capitale : Ljubljuna
- Macédoine, capitale : Skopje
- Monténégro, capitale : Podgorica
- Serbie , capitale : Belgrade
- 2 provinces appartenant à la Serbie:
- Kosovo au Sud (1,7 millions d'habitants, coeur médiéval
des Serbes)
- Voïvodine au Nord (2 millions d'habitants, grenier à
céréales de l'Ex-Yougoslavie)
- Rappel : La Serbie et le Monténégro forment
aujourd'hui la République fédérative yougoslave.
La Serbie avec « ses deux provinces
»
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Qui est Slobodan Milosevic?
Il est Marxiste-Leniniste et donc a pour projet de faire revivre
le parti communiste expirant en se basant sur de nouveaux idéaux
nationaux, au moment même où en Europe de l'Est
et même en URSS commence le processus inexorable de la
démolition du communisme à l'aide du nationalisme.
Slobodan Milosevic est élu président de la République
de Serbie en décembre 1997, mais son régime est
dictatorial. Le régime de Milosevic en Serbie a inventé
la révolution « anti-bureaucratique ».
Il y a cependant huit différents partis politiques
dans la République fédérative yougoslave. |
Le nettoyage ethnique?
Personne ne se rend compte de l'etendue du drame des populations.
Les pratiques serbes de nettoyage ethnique sont anciennes et
diverses. Certains Serbes rêvent d'une Serbie unifiée
et employent le nettoyage ethnique : ils chassent les non-Serbes
d'un territoire et le repeuplent avec des Serbes de Serbie. Ainsi,
on estime que de 1912 à 1967, environ un million d'Albanais
ont été déplacés vers l'Asie Mineure,
principalement en Turquie. Les déplacements de la seconde
moitié du XXe siècle s'étalent sur trois
périodes :
- les déplacements de la période 1945 - 66 :
environ 500.000 Albanais ont été déportés
vers la Turquie, l'Europe occidentale, les États-Unis,
le Canada et l'Australie.
- les déplacements de la période 1966 - 90 :
Quelque 250.000 d'entre eux ont été déportés
uniquement dans les années 70 et 80.
- les déplacements effectués après 1990
: à peu près 400.000 Albanais ont quitté
la Kosove.
Les guerres de Slovénie et de Croatie en 1991 :
En mars 1991, la fédération éclate car
la Slovénie, la Croatie, la Bosnie-Herzégovine
et la Macédoine refusent la demande serbe d'instaurer
l'état d'urgence au Kosovo. En juin 1991, la Slovénie
proclame son indépendance après référendum.
La Croatie suit. Les Serbes de Croatie, craignant de se retrouver
minoritaires dans un État croate indépendant, proclament
après référendum l'autonomie de la Krajina
(où ils sont majoritaires) et son rattachement à
la Serbie.
Belgrade envoie l'armée fédérale en Slovénie
et en Croatie. Mais l'Europe menace la Serbie, et celle-ci retire
son armée de Slovénie mais pas de la Croatie. La
guerre éclate en Croatie et Vukovar et Dubrovnik (Croatie)
sont bombardés par les Serbes. Les premiers exodes de
Serbes et de Croates apparaissent. La République serbe
de Krajina étend son contrôle à 20% du
territoire de la Croatie.
Le 21 novembre 1991, le Parlement de Macédoine proclame
la nouvelle constitution de ce pays en faisant un État
indépendant et souverain.
En Bosnie :
Dans la RFY (République fédérative yougoslave)
ne restent que trois républiques : la Serbie, la Bosnie-Herzégovine
et le Monténégro. Les députés croates
et musulmans de Bosnie-Herzégovine votent la souveraineté
de la république le 15 octobre 1991. Les Serbes de Bosnie
refusent la partition et réclament le droit de se rattacher
à la RFY.
29 février-1er mars 1992 - Référendum
sur l'indépendance et la souveraineté de la Bosnie-Herzégovine
: 62,68% des citoyens se prononcent en faveur d'une Bosnie-Herzégovine
indépendante. Les Serbes ont boycotté le référendum.
6 avril 1992 - La communauté européenne reconnaît
l'indépendance de la Bosnie-Herzégovine présidée
par le musulman Alija Izetbegovic.
La guerre éclate à Sarajevo (capitale bosniaque)
en avril 1992. Les affrontements entre Serbes, Croates et musulmans
s'étendent rapidement dans tout le pays. Les milices serbes,
soutenues par l'armée fédérale, entreprennent
la conquête des territoires majoritairement serbes. Apparaît
la « purification ethnique » : les Serbes tentent
de chasser les Croates et les musulmans.
Radovan Karadzic, président de la République
des Serbes de Bosnie, installe sa capitale à Pale, près
de Sarajevo. Les Croates font de même, créant leur
propre Union croate de Bosnie-Herzégovine.
Il semble que l'histoire se répète souvent :
meme si on a dit « plus jamais ça » apres
Auschwitz , les camps de concentration ont réapparu en
Europe de l'Est presque 50 ans plus tard. Tout le monde se souvient
des snipers, des enfants, de Sarajevo, des mines anti-personnels,
des casques bleu protegeant les civils, etc.
Les Serbes s'en prennent aux Casques bleus. Après un
raid de l'OTAN contre un dépôt de munitions près
de Pale, Karadzic prend en otage plusieurs centaines de Casques
bleus et les utilise comme des « boucliers humains ».
En novembre 1994, avec une contre-offensive serbe dans la poche
de Bihac, l'armée de la République serbe récupère
70% du territoire perdu en octobre 1994.
L'enclave de Srebenica est tombée à la mi-juillet
1995. Plus de 30 000 personnes (surtout des femmes et des enfants)
furent dépouillées, chassées de chez elles
et entassées en quelques jours sur l'aérodrome
de Tuzla. Il y eut des milliers de disparus -- 13 000 selon le
Haut Commissariat aux Refugiés -- notamment ces hommes
concentrés dans un stade pour y être « triés
» par les soldats de Karadzic à la recherche de
criminels de guerre.
Le 11 juillet 1995, Srebrenica est prise par les Serbes et
sa population expulsée. Plusieurs milliers d'hommes sont
massacrés sur place. Le 4 et 5 août 1995 : L'armée
croate lance une importante offensive contre la « République
serbe de Krajina » et s'empare de la ville de Knin. Près
de
200 000 Serbes sont, à leur tour, victimes de la «
purification ethnique ».
Les accords de Dayton :
10 octobre 1995 : Entrée en vigueur d'un cessez-le-feu
généralisé en Bosnie-Herzégovine.
Les accords de Dayton ont ete signés le 21 novembre 1995
à Paris par Slobodan Milosevic, Franjo Tudjman, président
de la Croatie, et Alija Izetbegovic, et ont arrêté
les combats en Bosnie et au Kosovo. La communauté internationale
reconnaît la Bosnie-Herzégovine « constituée
de deux
entités » :
- la Fédération croato-musulmane et;
- la Republika Srspka = Entité de Bosnie-Herzégovine
= Province de Serbie
Printemps 1999 au Kosovo :
Milosevic, face a ses échecs, tente un dernier grand
coup de nettoyage ethnique au Kosovo, province de la Serbie,
qui réclame son indépendance depuis 1981. Il faut
noter que 90% des habitants albanais revendiquent cette indépendance.
L'Armée de libération du Kosovo (ALK) a proclamé
la
« République de Kosovo », le 2 juillet 1990
à Pristina. Cette tentative de sécession ayant
provoqué une forte réaction policière, Belgrade
a supprimé l'autonomie du Kosovo et beaucoup d'Albanais
ont perdu leurs emplois.
Les troupes de Belgrade ont repris, en août 1998, le
contrôle de l'essentiel du Kosovo et ont démantelé
une partie de l'organisation de la résistance. Cela a
provoqué un exode de population : au total, on compterait
plus de 200 000 réfugiés (soit 10 % de la population
albanaise de la province). Des pour-parlers ont eu lieu a Rambouillet
le 6 février 1999 mais n'aboutirent pas. Le nettoyage
du plateau de la Drenica a commencé, le 25 mars 1999.
L'OTAN se réveille : Belgrade est bombardée. Les
forces de l'Otan ont déclenché dans la nuit du
mercredi 24 mars des raids aériens massifs contre des
positions militaires serbes en Yougoslavie. Les frappes avaient
pour objectif d'obliger les Serbes à signer un accord
de paix au Kosovo, après l'échec des négociations
de Rambouillet, puis de Paris.
Espérons que ce document sera éclairant sur
la situation dans les Balkans : il se veut objectif, sans parti-pris,
et loin de toute polémique. Le reste est affaire de politique
et non pas la mienne ! Rappelons-nous que l'information juste
est source de démocratie, de progrès et de paix.
Les conflits viennent souvent d'un malentendu et d'une mésentente
qui pourraient être facilement résolus par un debat,
une discussion. La loi du plus fort ne devrait plus exister. |