Le Grand train de la francophonie à Toronto
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À l'aide des jeunes filles francophones du grand Toronto

Angeley-Marie Bonenfant


Être francophone dans un milieu majoritairement anglophone est un fardeau qui est déjà lourd à porter. Le fardeau double lorsqu'on fait partie d'une communauté visiblement minoritaire et qu'on est de sexe féminin.

C'est sur cet état de fait que s'est basée Léonie Tchatat pour fonder le Regroupement des jeunes filles francophones de Toronto, un organisme qui vient en aide aux filles francophones âgées de 14 à 30 ans.

 

Léonie Tchatat a eu l'idée de fonder ce regroupement à la suite de ses propres expériences personnelles. « Étant Africaine, francophone et noire, j'ai réalisé qu'il a des barrières systémiques que l'on doit surmonter », raconte Léonie, qui intervient à titre de directrice générale du Regroupement des jeunes filles. « Il y a toujours eu des groupes pour venir en aide aux femmes, poursuit-elle, mais il n'y en a pas ou peu qui s'adressent de manière spécifique aux jeunes filles.» De là, l'idée lui est venue de fonder le regroupement, en 1994.

Le Regroupement des jeunes filles francophones de Toronto s'adresse aux jeunes venant de milieux culturels divers. La majorité des jeunes filles qui viennent chercher du réconfort font partie à 75 % de communautés culturelles plus typiques de pays étrangers que du Canada.

Bien souvent ces jeunes femmes sont seules, en terre étrangère, ne comprennent pas l'anglais et ont une situation financière précaire. D'autres sont victimes de violence et d'abus. « On les accueille et on les accompagne, raconte Léonie. Si on ne peut les aider on les dirige vers d'autres organismes qui le peuvent. On veut, avant tout, qu'elles puisent se reconnaître. »

Après cinq années à la barre de cet organisme, Léonie qualifie le tout de « succès ». Elle se base surtout sur les témoignages de jeunes filles qui retournent au centre et qui ont repris leur situation en main. C'est avec fierté que Léonie regarde ce qu'elle et ses collègues ont réussi à accomplir de manière bénévole, mais elle trouve qu'il y a encore beaucoup à faire. « Nous avons toujours une crédibilité, mais rien n'est facile. Si on avait des subventions de fonctionnement, on ferait les choses deux fois mieux. »

« Ce qui manque, c'est de la promotion des services en français, raconte-t-elle. Ce n'est toujours pas facile pour les jeunes filles de trouver à Toronto un médecin francophone, une bibliothèque adéquate, etc. » En fait, continue-t-elle, « le réseautage entre les organismes gagnerait à être plus adéquat pour mieux orienter les clientèles que nous desservons. Il est exact que les francophones forment une petite communauté dans tout le grand Toronto, mais la communauté pourrait profiter d'un réseautage fort. »


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