SPORTS

Derrière le masque
par Marie-Noëlle Lapan, Collège Saint-Jean-Vianney, Montréal QC

Vous savez, dans toutes les sociétés, certaines personnalités sont vénérées. On les retrouve dans plusieurs domaines. Nous n'avons qu’à penser à des personnes telles Lucille Teasdale, Mère Thérésa ou Ghandi. Elles sont souvent le symbole même du courage. Ces modèles portent sur leurs épaules les rêves et les espoirs de la jeunesse d’aujourd’hui. On puise d'elles notre énergie, on cultive à travers elles nos espérances.. Combien de jeunes ont rêvé de porter le prestigieux numéro 9 de M. Richard? Ne nous le cachons pas, le sport est un élément omniprésent dans la société contemporaine. Conséquemment, les gens faisant partie de ce domaine sont très influents dans la communauté.

Récemment, un incident s’est produit. Une sommité du monde du hockey s'est trouvée dans une impasse. Patrick Roy, gardien de buts de l'Avalanche du Colorado, a comparu sous deux chefs d’accusation le 24 octobre dernier. On l’accuse de voie de fait ainsi que de violence conjugale.

Tout d’abord, il est bien important de savoir par où il est passé pour bien comprendre les répercussions de ses agissements. Ce gardien de but, spécialiste du papillon, a débuté sa carrière avec le Canadien de Montréal en 1984. Repêché en 3eronde, il fit une rapide ascension au sein de cette organisation. Devenant le gardien numéro un, Patrick a alors symbolisé pour plusieurs personnes la réussite québécoise. Le célèbre numéro 33 a commencé à récolter trophées et honneurs. «Le casseau» fut échangé en 1995 à l'Avalanche, après un départ nébuleux. Qui ne se souvient pas de ce fameux échange entre lui et le président de l’époque, Ronald Corey? Déménageant pour le bien de tous au Colorado, la famille Roy est partie reconstruire son bonheur ailleurs. Il faut croire que ce fut profitable. Un an plus tard, Roy remporte la Coupe Stanley. Cette véritable machine médiatique est au sommet. On l’adule, on le récompense. Malheureusement, la gloire a ses limites. Tout ce qui monte, redescend.

L’image parfaite qu’il projetait s’est tout d’un coup envolée. Une consommation de trop et son univers prend un dangereux virage. Le lendemain dans les journaux, la une lui est consacrée. « Patrick Roy arrache deux portes ». C’est alors qu’on le voit sous un angle méconnu, sous un angle de violence. On apprend que Patrick est accusé de voie de fait et de violence conjugale.

M. Roy, jamais divorcé et père de trois enfants, incarnait pour plusieurs un symbole de famille unie. On le citait comme un des rares joueurs de hockey a avoir une vie rangée avec un cercle familial uni. Alors que le taux de divorces monte en flèche, la société a besoin de repères pour encore croire à cette tradition qu’est le mariage. Maintenant, il fait partie du fléau de la violence conjugale.

Bref, ce fâcheux événement vient soulever beaucoup d’interrogations. À mon avis, il s’agit d’un cas isolé de la part de cet athlète. Je ne diminue pas pour autant l’importance de ses actes. Cependant, cela nous apprend une chose: certaines personnes portent un masque qui peut cacher beaucoup.

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