PORTRAITS

Le dernier sprint avant la fin de l'année scolaire : un véritable défi au Secondaire
par Jean-Jérôme Doucet, École Secondaire Le Sommet, Charlesbourg QC

Nous sommes rendus au milieu de mai, à environ un mois de la fin de l'année scolaire à l'école secondaire Le Sommet. Le dernier sprint est engagé. Les professeurs ont pris le dernier tournant de la course, matière par matière. Ils se lancent à toute vapeur dans l'enseignement des derniers chapitres de leurs cours respectifs, avant la grande révision de fin d'année.

Mais, je regarde autour de moi et je sens que les étudiants manquent de souffle. Moi-même, après avoir travaillé depuis le début de l'année scolaire, j'ai envie de ralentir mon rythme de travail et de réduire mes efforts. C'est d'ailleurs l'opinion que se font la plupart des élèves du secondaire que je côtoie tous les jours, à tous les niveaux d'enseignement. Avec les beaux jours qui sont revenus, on ressent un besoin profond de mettre les livres dans le coin et de crier : « Vive les vacances! »

Cette impression de lassitude devient encore plus criante lorsque l'on se retrouve en secondaire V (c'est mon cas et celui de bien d'autres) et que l'on achève le long parcours des études secondaires. En effet, on remarque soudain qu'il est plus difficile que par les années passées de se motiver, d'écouter en classe ou encore d'effectuer ses travaux scolaires à la maison. On voudrait que cela soit déjà tout terminé, avec une envie profonde de passer à autre chose. Rien de mal à vouloir bouffer du loisir, n'est-ce pas!

Si l'on regarde autour de soi, le goût de tout lâcher, c'est un mal fort répandu qui atteint tout le milieu scolaire québécois. Je dirais même que l'on irait aux États-Unis et dans la plupart des pays semblables au nôtre et on retrouverait le même « feeling ». Bon! C'est dans la nature humaine d'être fait comme ça! Si tout le monde étudiant ressent la même chose, alors nous, de l'école Le Sommet, on est du monde tout à fait normal. Ce n'est pas le moment de faire relâche, à quelques dizaines de jours du diplôme de fin de l'année.

Pour s'en convaincre, il suffit de penser à la valeur en pourcentage des examens que les professeurs ont fait passer à leurs élèves ainsi que ceux qui reste encore à venir. En effet, un rapide calcul nous dit que nous achevons la quatrième étape de l'année du calendrier scolaire et que, par conséquent, nous avons pratiquement 60 % des notes qui sont déjà dans nos poches. 40 % de la note finale reste à venir. C'est à ce moment-là que l'on prend réellement conscience de l'importance des derniers pas à franchir dans cette course à obstacles que représente chaque année d'étude.

Le niveau secondaire, c'est beaucoup de temps passé à étudier et obtenir son diplôme, c'est un « must ». Faites-le calcul vous-même. Le ministère de l'Éducation du Québec exige qu'un élève passe en moyenne 180 jours à l'école à chaque année pendant cinq ans. À chaque jour d'école, il y a quatre périodes d'une heure et quart chacune. Ainsi, si l'on suppose, par hypothèse, que l'élève en question n'a jamais manqué une heure de cours de tout son secondaire, il aura dû passer un grand total de 900 jours à l'école ou encore 4 500 heures d'apprentissage pour arriver à compléter son niveau secondaire. Tout un investissement en temps et en efforts! Aujourd'hui, c'est ainsi : pas de diplôme, pas d'emplois intéressants.

Il est bien tentant de laisser de côté le travail scolaire, surtout quand le beau temps est de la partie. Mais, la réussite scolaire, c'est aussi la réussite dans la vie. Rien à faire, on ne peut plus reculer. On est engagé dans la course de la vie. Après tout, l'école, c'est un peu comme dans n'importe quels sports, c'est souvent le sprint final qui est le plus important pour gagner la partie.

 

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