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Lesson PlanPlan de cours #5 - Article accompagnateur

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Mission sur orbite
Par Corinne Manoury, 23 juillet 1999, Le Monde Interactif http://www.lemonde.frca

Après deux annulation de son lancement, la navette Columbia de la mission STS-93 de la NASA a finalement pris le départ de Cap Canaveral (Floride) vendredi 23 juillet à 00h31 (04h31 GMT). Avec Jean-Pierre Haigneré sur Mir, il y a maintenant deux Français dans l'espace.

« Tous les appareillages fonctionnent normalement », a déclaré le commentateur de la NASA, alors qu'une baisse de tension électrique était signalée juste après le décollage de la navette. Celle-ci semblait sans conséquence pour la montée de l'engin spatial. Après deux reports en 72h, la mission STS-93 a finalement pris le départ de la base Kennedy de Cap Canaveral (Floride) dans la nuit du 22 au 23 juillet. « Cette mission est sur orbite », déclarait un peu plus tard au cours d'un point de presse un responsable de la mission. Donald McMonagle a cependant reconnu que « certaines anomalies » avaient été notées lors de l'ascension. La navette serait ainsi un peu plus bas que prévu mais elle pourrait être remontée et posséderait surtout "tous les éléments pour exécuter sa mission".

La mission STS-93 doit mettre en orbite l'un des plus lourds objets jamais envoyés dans l'espace. Les 2000 tonnes de l'engin spatial emportant avec elles le grand observatoire Chandra, un téléscope qui compte pour quelques 20 tonnes dans la masse totale. Cet outil est destiné à l'observation des objets lointains émettant des rayons X, tels que les trous noirs, les galaxies en collision ou les supernovae, ces étoiles en fin de vie qui ont explosé. Partout où se manifeste la " violence cosmique ", selon les mots de Martin C. Weisskopf, chef du projet au Nasa's Marshall Space Flight Center de Hunstville en Alabama.

Exceptionnelle, la mission STS-93 l'est surtout par sa composition. C'est en effet, la première fois qu'une femme conduit l'ensemble des opérations. Mais Eileen Collins, lieutenant-colonel âgé de quarante-deux ans, n'est pas une novice. Elle a déjà piloté deux navettes à l'occasion d'arrimages pour le ravitaillement de la station orbitale Mir en 1995 et 1997.

L'équipage compte également un Français. Michel Tognini, quarante-neuf ans, interviendra sur la mise en place de Chandra. En compagnie de Catherine Coleman, la deuxième femme de cet équipage, il s'est entraîné à une éventuelle sortie dans l'espace.

Le téléscope Chandra est un petit bijou de technologie. Il a coûté plus de 1,5 milliard de dollars (1,48 milliard d'euros), mais serait 25 fois plus précis que ses prédécesseurs, avec une ensibilité entre 50 et 100 fois plus grande. Surtout, la largeur du spectre qu'il pourrait intercepter reviendrait à deux fois celle des téléscopes à rayons X précédents, comme l'observatoire Einstein.

Une fois placé sur une orbite elliptique, qu'il occupera pour une durée de quatre ans, Chandra doit se charger de combler le fossé, dans le spectre des ondes électromagnétiques, entre ce que capte le télescope spatial Hubble, lancé en 1990, et les rayons gamma perçus par le Compton Gamma Ray Observatory mis sur orbite en1991. Ce n'est pas un hasard si Chandra tire son nom de celui d'un prix Nobel de physique. Subrahmanyan Chandrasekhar a beaucoup travaillé sur les trous noirs.

Chandra est le troisième élément d'un dispositif complet d'exploration de l'espace lointain mis en place par la NASA. Après lui, un autre télescope spécialisé, lui, dans la détection des infrarouges, sera lancé en 2001.

 


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