PORTRAITS

La vie au CEGEP
par Jennifer Despaty, Cégep Granby Haute-Yamaska, Grandby QC

En août dernier, j'ai fais mon entrée dans le monde des grands; je suis entrée au cégep. Je me suis dès la première journée sentie de trop. Comme je venais d'une petite école secondaire, nous n'étions pas beaucoup à se connaître alors que déjà toutes les gangs étaient formées. Vu le milieu un peu snob où mon cégep est situé, il m'a été très difficile de m'intégrer à une gang. En fait, c'est une fille avec qui je travaille qui m'a intégré à son groupe et depuis, elle et moi sommes inséparables!

Je me rends compte bien assez vite que j'ai de la chance. Je n'ai que 21 heures de cours par semaine, comparé à ceux qui sont en sciences santé et qui en ont 35. La différence, c'est que moi je ne ferai pas annuler de cours parce que j'ai 35 heures et que c'est trop!

Au secondaire, nous nous faisions dire que le cégep était plus dur car il faut prendre des notes quand le professeur parle. Première journée de cégep : les profs écrivent au tableau les points importants. Je me dis : " Facile le cégep! " Cela a été ma première erreur. En fait, le fait que le prof écrive ce qui est important au tableau est la seule chose facile de la vie au cégep.

En secondaire 5, lorsque nous faisons notre choix de cours, nous devons choisir un cégep en fonction du programme qui nous attire. Première constatation en entrant au cégep, je suis en sciences humaines mais je n'ai pas les mêmes cours obligatoires que les étudiants en sciences humaines du cégep du Vieux Montréal. Le seul cours qui m'intéressait vraiment, l'histoire des États-Unis, se donne pratiquement partout dans les cégeps pour les étudiants de sciences humaines sauf à mon cégep. Donc, je ne connaîtrai jamais l'histoire des États-Unis. Plus la session avance, plus il y a de recherches et de travaux à remettre, je ne suis pas couchée avant 12h30 le soir et je me lève parfois à 6h30 parce que mes cours débutent à 8hrs. Finalement le moment crucial est arrivé, mon premier examen.

J'avais appris au secondaire que je pouvais regarder mes notes 20 minutes avant l'examen et m'en tirer avec 90%. Ç'a été ma façon d'étudier durant 5 ans. Comme je ne veux pas me faire avoir au cégep, je me mets à étudier la veille. Arrive l'examen tout va bien. La semaine suivante, le prof nous remet l'examen. Il commence par nous dire qu'il est fier de nous car nous avons la moyenne la plus élevée de ses groupes : 45%. Je reçois ma copie : 38%. Ça fait mal!

Ma matière forte du secondaire, le français, avec laquelle je ne me suis jamais tiré en bas de 85% devient mon pire cauchemar, la matière dans laquelle je dois avoir tout un score à l'examen de fin de session.

Ma soeur qui est au secondaire a des congés une fois au deux semaines. Elle a 6 jours à l'Action de grâce. Moi je me trouve chanceuse d'avoir 2 jours!

Cette fois, c'est pire que tout : la semaine des examens de fin de session! Chaque examen ne vaut pas en bas de 30%. On y joue le tout pour le tout. On étudie à chaque minute libre que nous avons, assistons à toutes les révisions que les profs nous donnent. Je me considère chanceuse, bien que j'ai passé certains cours à près de 60%, je les ai tous passés. Mais ce n'est pas le cas de tout le monde. La taxe à l'échec rapporte beaucoup à la fin de la session. Car, hé oui, au cégep, on paie lorsqu'on échoue plus d'un cours.

Vive les vacances! Un mois de congé pour Noël..... malheureusement, janvier arrive vite! Le retour à l'école est pénible. Nouveaux profs, nouveaux cours, nouveaux groupes... Tout est à recommencer.

Mais cette fois, je me prends en main. Je suis présentement en train de vivre ma semaine d'examens de fin de session. Et je devrais m'en tirer en haut de 70% dans à peu près tous mes cours sauf français. Moi qui avais une moyenne générale de 89% au secondaire, je suis fière d'avoir une moyenne de 75% au cégep.

Je comprends maintenant pourquoi lorsque je rencontrais des élèves qui avaient quitté le secondaire un an avant moi ils me disaient que je faisais la belle vie au secondaire. On ne nous prépare jamais assez à notre entrée au cégep. Et j'imagine que je ne serai pas préparée à mon entrée à l'université en août 2002!

 

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