snowflakes
Christmas lights
décembre

ARTS ET SPECTACLES

Du Molière contemporain
par Marie-Noëlle Lapan, Collège Saint-Jean-Vianney, Montréal QC

Replaçons-nous dans les années 1600 à l’heure où le son des écus dirigeait le monde. Argan est un vieillard hypocondriaque pour qui les mots lavement et régime forment une douce mélodie. Conséquemment, il veut marier sa fille à un médecin qui le soignera. Prise dans un imbroglio, sa fille Angélique essaie par des moyens détournés de finir ses beaux jours avec Cléante. Avec de nombreux stratagèmes, les deux amoureux réussissent à confirmer leur union. C’est au Gésu, le 16 novembre dernier, que j’ai pu voir ces personnages de papier prendre vie. Cette œuvre, qui voulait rappeler la mort de son auteur, fut étonnante. Y allant de reculons avec quelques appréhensions, j'ai été agréablement surprise par cette rétrospective! La pièce fut une réussite mais j’émets certaines réserves. Dans une mise en scène de Yvon Bilodeau, certains acteurs se sont démarqués. Tel fut le cas pour Jean-Pierre Chartrand dont l’interprétation du malade imaginaire fut marquante. Avec l’étoffe d’un maître, M. Chartrand donna tout son sens à la pièce. Son jeu et sa diction empreinte de crédibilité furent exceptionnels jusqu’au dernier moment. Il faut aussi donner crédit à Toinette (Isabelle Miquelon) qui sût lui donner une réplique enlevante! Chapeau à cette comédienne moins connue mais tout aussi talentueuse. Elle occupa une place dominante à chaque présence sur scène. Par contre, ces « messagers de Molière » étaient à mon avis plus ou moins bien encadrés. Vers la fin du 2e acte, plusieurs personnages colorés étaient sur scène. La joyeuse bande était pourtant bien assise pour discuter pendant quelques minutes qui parurent des heures! Sans mouvement ni déplacement, la scène fut horriblement ennuyeuse. Paradoxalement aux longueurs, quelques fois on sentait que la pièce était destinée à un public adolescent. Tombant parfois dans l’exagération, le jeu devenait trop enfantin. Eh oui! Croyez-vous qu’un bol rempli d’excréments avait bien sa place dans une comédie ayant autant de prestance? Parlant de prestance et de posture, on remarque une petite faiblesse. Visiblement plus à l’aise sur un plateau de tournage, Marc-André Coallier traînait de la patte. Avec une voix mal posée et une diction défectueuse, il ressemblait toujours à cet éternel adolescent. Je crois que malgré tout la marche quelque peu haute qu’avait fixé Molière a été enjambée!

 

Retour à la Une


Retour aux Arts et spectacles