OPINIONS

La fusion des villes
par Julie Mosetti-Geoffrey, CEGEP Saint-Laurent, Saint-Laurent QC

Pourquoi le gouvernement du Québec veut-il fusionner les villes et les municipalités de la région de la Capitale Nationale? Il n’a pas été très clair sur ce sujet. J’ai pu constater que depuis le début, on ne sait pas vraiment pourquoi le gouvernement a pris une telle décision. Alors on se rappelle de certains événements qui ne promettent pas.

Il y a vingt ans, les États-Unis ainsi que la France ont abandonné l'idée de fusionner les villes en voyant les nombreux désavantages que cela apportait. De plus, l'expérience des fusions municipales à Toronto a entraîné une augmentation du coût des services et un déficit de 200 millions de dollars. Oui, la fusion entraîne un déficit pour les raisons suivantes: la négociation des contrats de plusieurs syndicats se fait aux niveaux les plus élevés, plusieurs postes administratifs sont doublés, la bureaucratie et le fardeau fiscal s'alourdissent et le sentiment d'appartenance, et donc le bénévolat, diminuent.

Alors pourquoi désire-t-on une fusion? Peut-être parce que ça va diminuer le nombre d’intervenants pour négocier avec le gouvernement. Et sûrement parce que la Ville de Québec veut avoir plus d’argent.

Tout ceci me semble un problème surtout parce que la liberté du citoyen de choisir sa municipalité et les types de services qui lui conviennent est brimée. Je m’explique. Le gouvernement a établi la Loi 124, avec laquelle il peut exiger la fusion des municipalités même si les conseils municipaux sont contre. On parle ici d’une façon d’ignorer la démocratie parce que la population n’a pas le choix. Auparavant, le gouvernement devait procéder par l’adoption d’une loi particulière à chaque cas et en subir la sanction politique.

On perd maintenant le droit, qu’on a depuis bientôt 100 ans, d’approuver par un référendum le projet. Plusieurs sondages prouvent que les citoyens sont contre puisqu’ils savent que les effets seront négatifs. Je suis totalement en désaccord avec ce projet, non parce qu’il est mauvais, mais plutôt parce qu’il est très mal proposé.