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Déchets toxiques par Alexandre Veillette, Collège St-Alexandre, Gatineau, Quebec
Une recherche démontre que la plupart des milieux industriels étaient incapables d'évaluer la composition des déchets de leurs usines. La
commission Charbonneau déplorait l'absence des déchets dangereux au
Québec, notant qu'un déchet toxique industriel sur trois semblait disparaître
dans la nature. « C'est un sujet tabou, » dit Pierre Morency, président des
Amis de la Terre. Il se bat depuis des années pour empêcher les
importations de produits dangereux des États-Unis au Québec.
Politiquement, c'est un sujet très sensible et compliqué. « On est dans la
grande noirceur toxique en ce qui concerne les déchets dangereux au
Québec, » affirme Daniel Green, président de la Société pour vaincre la
pollution, qui accuse le ministère de l'Environnement d'avoir « totalement
abdiqué dans le dossier de la gestion des déchets toxiques. » Green se bat
depuis 1989 pour avoir accès aux données sur les déchets toxiques au
Québec. Il y a eu un barrage des plus grands producteurs de déchets
toxiques au Québec, comme Alcan et General Motors, selon M. Green, et le
ministère de l'Environnement a refusé de lui donner accès aux données
parce qu'elles « risquaient de fournir des informations industrielles
confidentielles. Pourtant, dans une société libre, connaître la composition
de déchets toxiques n'est pas une information commerciale. »
Les grandes entreprises, surtout les alumineries, « ont beaucoup de choses
à cacher, » ajoute Daniel Green, car certains des endroits contaminés dans
les années 1970-1980 écouleraient maintenant leurs déchets toxiques.
Aujourd'hui, il est encore impossible de savoir où une compagnie les
envoie.
D'après M. Green, de 2000 à 3000 entreprises en produiraient depuis des
années, avec un minimum de contrôle. Environ un tiers des endroits
contaminés sont des parcs de résidus miniers. Au moins un tiers des
anciens lieux auraient déjà contaminés les nappes d'eaux souterraines qui
alimentent les puits d'eau ‘potable' pour bien de Québécois.
Les grandes industries accusées
L'industrie métallurgique ne semble pas avoir limité leurs dégâts en déchets
toxiques. Il y a des progrès pour le traitement des huiles, boues et graisses,
mais il reste beaucoup à faire du côté des alumineries. L'entente signée
avec le gouvernement pour la réduction volontaire des gaz à effet de serre
est un début.
L'industrie minière a de grandes quantités de déchets solides à gérer, avec
des millions de tonnes déjà entassées dans des parcs. En 1992, le CRIQ
estimait qu'il y avait 90 parcs de rejets miniers sulfureux au Québec et qu'il
en coûterait 500 millions de dollars pour les restaurer.
L'industrie des pâtes et papiers, source importante de pollution, est
peut-être la plus contrôlée. Malgré ces efforts, la pollution de notre eau, de
notre sol et de notre air ne cesse d'augmenter. Ce sont ces mêmes grandes
entreprises du secteur pétrolier et du gaz, des pâtes et papiers et de la
métallurgie qui font de grandes pressions auprès d'Ottawa pour ne pas
appliquer le protocole de Kyoto.
« Le lobby du déchet est extrêmement puissant au Canada, comme aux
Etats-Unis, » note Pierre Morency, ajoutant qu' « aujourd'hui comme hier, il y a
un manque évident de volonté politique pour tenter de régler le problème
des déchets dangereux, dont ceux que nous importons des Etats-Unis. »
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