Priorités mal placées ?
par Karine Villeneuve, Gr : 09, Collège St-Alexandre, Gatineau, Québec

Le Gîte-Ami, l'organisme qui vient en aide aux plus démunis de la région de Gatineau/Hull, a fini par succomber sous le poids de sa dette de180 000$ et s'est confié, le 2 octobre 2002, à la protection de la Loi de la faillite. C'est à se demander si notre cher gouvernement n'a pas les priorités aux mauvais endroits lorsqu'un établissement à buts non-lucratif comme celui-ci doit faire face à la fermeture faute de subventions.

Il en est à se demander si le budget du gouvernement est vraiment équilibré. Selon un communiqué de presse publié le 9 septembre dernier, Madame Nicole Léger, ministre déléguée à la Lutte contre la pauvreté et l'exclusion, aurait trompé les organismes communautaires en annonçant 50 millions de dollars supplémentaires alloués sur une période de 2 ans. Pourtant, seulement 10 millions de dollars ont été distribués aux établissements et ce en mars 2002 soit à la fin de l'année financière de la plupart de ces organismes. Mais où est donc passé le reste de la subvention promise ? Cela, personne ne le sait. De plus, la somme ayant effectivement été remise a, semblerait-il, été distribuée de façon discrétionnaire selon Jean-Yves Desgagnés, porte-parole du FCPASQ. Ce qui veut dire que les organismes ayant le financement le plus précaire n'ont presque rien vu de cet argent supplémentaire.

Il est donc évident que le gouvernement ne considère pas l'action communautaire comme une priorité. La preuve de ce phénomène est la situation alarmante du Gîte-Ami. Malgré tous les efforts déployés par son administration au cours des mois d'août et de septembre, la Cour supérieure n'a rien voulu entendre et lui a ordonné l'éviction.

« C'est la consternation. On espérait avoir un peu de temps, car il y a beaucoup de travail qui a été accompli au cours des deux derniers mois. Personnellement, je suis hyper déçu de constater comment on peut être insensible à la cause des pauvres. », a déclaré Marc Chénier, le directeur général du Gîte-Ami. Comme le dit si bien M. Chénier, il semblerait que nos politiciens soient plus préoccupés par l'argent que par les problèmes auxquels font face la population.

Selon moi, nos dirigeants devraient accorder plus d'importance aux gens dans le besoin et se préoccuper un peu moins de la minorité capitaliste qui n'ont pour principal but que le profit. Où s'en va l'être humain si nous ne sommes même plus capables de maintenir une société où tous les citoyens ont un toit décent au-dessus de leur tête et suffisamment de nourriture sur la table ?


  



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